« P l a y . G u i t a r e

Je dormais…Comme toujours je rêvais d’eux mais de lui aussi, le père de cet enfant non désiré. Je gigotais dans mon lit, je transpirais assez, je gémissais et je pleurais. Comme toujours, je le revoyais approcher de moi, me frapper, me hurler de la fermer. Puis un passa, puis son ami, puis un autre et enfin le dernier alors que le sang coulait le long de mes jambes. A ce moment la, je me réveille brusquement en sursaut et en hurlant, plaquant directement une main sur mon visage de peur que l’on m’entende. Le cœur battant, je reste immobile quelques instants, voila deux jours que j’étais arrivée au centre et je ne m’y plaisais pas croyez moi.

J’avais fais la rencontre de Ren mais aussi de l’étalon dont je devais m’occuper, Censored, un magnifique étalon malgré ses nombreuses cicatrices. Les hommes étaient cruels, la race humaine me dégoutait de plus en plus. Je regarde l’heure sur mon réveil, il n’était pas loin de deux heures du matin. Passant une main dans mes cheveux, je ne prends même pas la peine de me recoucher sachant que cela ne servirait à rien. Je me lève alors enfilant un short, dormant généralement en boxer et en tee-shirt large. Une fois fais, je décide de sortir pour aller dans la salle commune, un peut de solitude ne me ferais pas de mal. J’y étais habituée maintenant…

Je passe par plusieurs couloirs avant d’arriver à destination, mes pas se faisaient silencieux et discret, je n’avais pas envie de me faire attraper par un éducateur. Une fois arrivé devant la porte de la salle commune, je pousse celle-ci et je me fige quand je vois des pieds dépasser du divan, je ne savais pas si je pouvais avancer ou plutôt laisser cette personne seule.

Finalement, je décide d’avancer, au cas où je partirais s’il me le demande. Je contourne le divan et jette un œil sur la personne, je ne peux m’empêcher de sourire car cette personne je la connaissais, c’était Ren. Il avait son Ipode dans les oreilles et écoutait de la musique, une guitare non loin de lui je supposais que c’était la sienne. Je m’assoie sur le sol et l’observe pendant quelques instants, ne me faisant pas remarquer au début, préférant le laisser un peut en paix il me semblait assez contrarié. Finalement, après cinq bonnes minutes, je décide de me faire remarquer. J’hésite mais fini par dire

« Ren ? Tu m’entends ou ta musique va trop fort ? »

Bon question qui tue, s’il ne me répondait pas c’est qu’il ne m’entendait pas. Je décide néanmoins de m’approcher légèrement du canapé et me lever, je me penche légèrement au dessus de lui, mes yeux bleus fixant ses lunettes de soleil. Il ne se séparait jamais de celle-ci lui…Qu’avait-il à cacher ? Bonne question.

Je me penche légèrement au dessus de Ren, c’est alors que je le vois se redresser brutalement et cette fois c’est moi qui me crispe mais il fit vite le mouvement de se remettre dans le canapé. Je ne peux m’empêcher de rester crisper quelques instants, je l’entends alors dire qu’il était désolé, je lui fais un léger sourire et me redresse complètement. Je lui avais fais peur ? Moi ? C’est la première fois que je fais peur à quelqu’un, je ne peux m’empêcher de rigoler légèrement, se qui était rare chez moi sauf avec Ren qui me faisait beaucoup sourire. Allez savoir pourquoi d’ailleurs, peut-être parce que je me sentais assez en confiance avec lui pour me permettre de sourire.

« Peur de moi ? C’est la première fois qu’on me dit sa, généralement c’est moi qui a peur des autres… »

Sous son invitation je m’assoie à ses côtés, je plie mes genoux sur moi-même et observe Ren. Il me demande alors pourquoi je me réveille en pleine nuit, je détourne alors le regard, que dire face à cette question. Je n’étais pas une menteuse, loin de la. Enfaite, même si j’aurais voulu mentir cela se serais vu, je mentais très mal ! Je passe une main dans mes cheveux en regardant le sol, je finis par murmurer.

« Des cauchemars réguliers… »

Je tousse légèrement et finis par reposer mon regard sur Ren, je fais un léger sourire et pose ma tête sur mes genoux. Mise ainsi, j’avais l’air d’un petit ange qu’on avait fais souffrir sans raison. Un petit ange perdu dans un monde de dureté, un ange qui n’avait pas sa place dans ce monde, un ange complètement détruit.

« Et toi ? Tu sais Ren…Il y a pas de soleil, tu as peur que je voie tes yeux ? »

Bon ok, la je me montrais très curieuse, je n’aurais pas du lui dire cela et je m’en voulus rapidement. Je baisse brutalement les yeux, honteuse, j’avais appris à fermer ma gueule avec les mecs. Je n’avais jamais mon mot à dire autrefois, j’avais l’impression que je venais de faire une faute grave et que j’allais le payer. Avec mon frère c’est se qui se passait…

J’entends Ren dire qu’il avait l’habitude de mettre ses lunettes, néanmoins, je le vis brusquement se crisper, comme si j’avais abordé un sujet extrêmement sensible. Je m’en voulus directement et baisse les yeux, je l’entends alors dire qu’il pouvait les bouger et je vois pour la première fois ses yeux réellement. Pourquoi les cachait-il ? Avait-il honte de ses yeux si magnifiques ? Je l’observe calmement et sourie doucement, je me détends alors. Etrangement, Ren avait la fâcheuse tendance à me décontracter. Je dis simplement.

« Ben voila, c’est mieux comme sa non ? »

Je lui fais un calme sourire timide et me détend légèrement, je passe moi-même une main dans mes cheveux. Apparemment, nous avions la même habitude, j’avais remarqué qu’il passait souvent sa main dans ses cheveux comme moi. Je ne lui dis pas qu’il avait des yeux sublimes, je n’aimais pas moi-même que l’on me le dise, alors pourquoi le dirais-je à Ren ? Je n’en voyais pas vraiment l’intérêt…Je sens mon enfant frapper dans mon ventre et je sursaute, non mais, il allait stopper de jouer du tambour dans mon bide lui ? Je pose délicatement une main sur mon ventre, généralement cela le calmais. Ses derniers temps je me demandais si je pouvais être une bonne mère, j’avais pensé à l’adoption mais je n’étais encore sur de rien. Je pose mon regard sur la guitare.

« C’est la tienne ? »

Ben oui, sa pouvait-être très bien être à quelqu’un d’autre qui l’aurait oublié ici…Je regarde alors nerveusement par la fenêtre et je finis par me lever, je m’avance vers le distributeur d’eau et me sers un verre. Je n’arrêtais pas de manger comme de boire, mais bon, cela n’était pas trop grave car j’allais quand même devenir énorme comme une baleine. D’ailleurs, mes vêtements commençaient à devenir bien trop petits, j’allais devoir aller m’acheter quelques autres habits.

Je bois mon verre rapidement et ne peux m’empêcher de bailler, mettant bien sûr une main devant ma bouche. Je reviens vers Ren et me pose de nouveau à ses côtés, un peut plus près de lui cette fois. Je lui sourie calmement passant mes doigts dans mes cheveux, je commençais à avoir des cernes autours des yeux à force de ne pas bien dormir.

Je le vis se crisper et je compris que j’avais dis une grosse bêtise, une fois de plus je m’en voulu. Je l’entends dire que c’était bien sa guitare, je me lève donc et vais me chercher à boire. Une fois fais, je reviens m’assoir un peut plus près de lui mais malgré sa discrétion je remarque qu’il s’éloigne légèrement. Je ne dis néanmoins rien, je le vis alors me regarder droit dans les yeux se qui me gêna réellement mais je ne voulus pas le blesser en détournant mon regard. Je soutiens donc son regard en essayant de ne rien laisser paraître de ma gêne. Je sourie doucement alors que mes yeux bleus étaient plongés dans son regard turquoise. Je réponds doucement.

« Seulement si tu en as envie… »

Je finis par détourner le regard pour mieux m’installer sur le divan et passa de nouveau une main dans mes cheveux, je frotte légèrement mes yeux pour ensuite les reposer sur le jeune Ren. Je replie mes genoux sur moi-même, pour une fois, se fut moi qui chercha à trouver son regard. D’ailleurs, je ne mis pas longtemps à le trouver plongeant de nouveaux mes yeux bleus dans les siens. Il était vraiment gentil, quelques fois j’avais l’impression de l’énerver mais qu’il faisait tout pour ne pas exploser. Je me sentais stupide quelques fois, j’étais tellement frêle face à lui…

« Je ne t’oblige à rien, fais le que si tu en éprouve l’envie…Dommage qu’il n’y aille pas de piano, j’en aurais joué mais malheureusement il n’y en a pas ici… »

Je rigole légèrement, je jouais magnifiquement bien du piano à se qu’il parait, j’en jouais depuis toute petite et c’était un instrument que j’affectionnais particulièrement. Mais bon, ici il n’y en avais pas malheureusement…

Je le vis prendre sa guitare et j’en fus extrêmement heureuse, j’allais pouvoir l’écouter et cela me rendais nerveuse. C’est alors qu’il se mit à jouer une douce mélodie, une mélodie magnifique. La voix de Ren s’éleva dans les airs comme un doux murmure dans les airs, il avait une belle voix qui s’accordait parfaitement avec la mélodie. Les paroles étaient magnifiques, réellement touchante et mon cœur se serra en l’écoutant. Je ne le quittais pas des yeux, je l’écoutais réellement, sa mélodie m’envoutait, ses paroles étaient tellement sincères et belles. C’est alors qu’il arriva à la fin de la mélodie, non, pas déjà ! Je n’avais qu’une envie qu’il joue encore et encore, qu’il ne cesse pas car à travers sa musique je m’évadais loin de mes problèmes, j’avais l’impression de n’être que Orphée…Il sourie, je lui rends son doux sourire. Il me propose de m’en jouer une deuxième si j’en avais l’envie, directement je réponds.

« Oui, j’en ai vraiment envie. »

Je lui fis un grand sourire, un vraie sourire…Ce sourire qui était réellement sincère, pur et sans facette ! Il était juste…beau simplement, un sourire comme sa était rare chez moi ses derniers temps. Je passe de nouveau une main dans mes cheveux, je me plaçai encore mieux dans le divan, posant ma tête sur celui-ci pour pouvoir être mieux installée et ainsi pouvoir mieux l’écouter. Je pourrais ainsi mieux profiter de ses paroles, m’évader dans ce monde que j’affectionnais réellement.

Je ne savais pas si c’était de lui ou pas, mais tous se que je voulais c’était l’écouter encore et encore, jusqu’au bout de la nuit si il le fallait ! Bon ok, à un moment ou un autre il allait devoir se stopper malheureusement, mais pas maintenant, non pitié, pas maintenant. Mes yeux brillaient légèrement, un regard scintillant.

« Joue encore Ren… »

J’avais dis cela comme si je le suppliais, d’une voix merveilleusement douce et tendre.

Je l’écoutais chanter, je ne le quittais pas des yeux, ses paroles étaient tristes mais si belles…Je plongeais mes yeux dans les siens, comme si je cherchais à m’y réfugier simplement, comme si là-bas il n’existait que de belles choses et que je laissais derrière moi toutes mes blessures. Que l’on me pardonne de vouloir tout oublier, de vouloir me voiler la face au point de ne plus rien vouloir du tout. J’entends les derniers accords et sens une nouvelle fois mon cœur se serrer, je ne voulais pas qu’il s’arrête, pas maintenant, pas tous de suite. Je sourie néanmoins en voyant ce sourire qu’il m’offrait, il m’avait fait partagé quelque chose à lui, j’allais en faire de même. Je me redresse et dit calmement.

« Attend moi, je reviens »

Je me lève et me dirige vers la sortie, je me dirige ensuite vers ma chambre et ouvre un tiroir. J’hésite, car se que j’allais faire je ne l’avais fais pour personne avant, j’allais lui confier mes paroles, mes écris, mes pensées, mes rêves. Pas tous, juste un, juste un mais c’est déjà tellement beaucoup. Finalement, j’attrape mon carnet et prend une feuille de dedans, j’observe les mots qui s’affichais écris d’une écriture fine et douce, tremblante et peureuse. Je soupire, j’hésite encore…Comment allais-je y arriver ? Je le devais, je me devais de le faire, il avait partagé quelque chose avec moi, j’avais envie de faire de même avec lui. Je défais la feuille de mon carnet, je reviens sur mes pas, la tenant fébrilement dans ma petite main d’adolescente. Je reviens dans la chambre, la respiration courte, difficile. Je tends la feuille à Ren, je lui dis simplement.

« Tiens…Lis et…comprends. »

Ses écrits je les avais fais il y a pas mal de temps, la feuille était pourtant intacte, c’était mon trésor simplement, mes pensées, mes rêves. Sur ce papier était écrit

« Une illusion bien ancrée dans mon cœur en dérive,
Un sourire bien caché derrière un regard bleuté.
On voudrait me faire croire que la vie est belle,
Que j’ai de la chance grâce à elle…
Je ne suis pas de celles qui se cachent,
Je suis de celles qui assument et regardent la vie en face.
Il y a bien longtemps que j’ai arrêtée de rêver, espérer est trop douloureux pour y penser…
Encore enfant ont imagine un monde plein de rose, sans voir les épines qui parsème notre chemin.
Regarde, observe le monde qui s’écroule et pense au futur que tu n’auras peut-être jamais à cause des lâches qui se trouvent sur ton chemin.
Mais n’oublie jamais, si tu es sur terre ce n’est pas pour rien.
A toi de prendre ta vie en main,
Change le monde, montre moi que je ne suis plus seule.
Maintenant lève toi, caches tes pensées si sombres.
Maintenant souris, fais croire que tu ris.
Mais n’oublie jamais, tu n’es plus seul, donne moi la main et viens avec moi sur mon chemin. »

Je m’étais de nouveau assise sur le divan, les yeux rivés sur le canapé.

Se qui c’est passé…Quand j’entendus cette question, je lève doucement les yeux vers Ren. Dés que l’on parlait de mon passé, je me braquais brusquement et c’est se que je fis au début. Je me crispe brutalement, je me recule alors et ferme les yeux comme essayant de lutter contre cette peine qui remontait en moi. Après deux trois minutes de silence, je soupire, de toute façon pourquoi lui cacher mon passé, cela ne changerais pas grand-chose j’en avais conscience. Je regarde le sol de nouveau, mes yeux bleus étaient vidés de toutes expressions, comme si j’étais partie dans un rêve simplement. J’ouvre la bouche, les paroles étaient durent à trouver, comment lui expliquer ?

« J’avais…quatorze ans quand tout à commencé, je revenais d’une fête bien arrosée avec mon frère et trois de ses amis. Je…je n’avais pas l’habitude que ma famille me prête de l’attention, je n’ais jamais été réellement aimée. Ce jour la, nous étions tous assez soul et, cette nuit la changea radicalement ma vision des autres. Mon frère et ses trois amis me violèrent un après l’autre, ils ont été quatre à me bousiller l’existence. Mais cela ne s’arrêta pas la, pratiquement toutes les nuit, mon frère Alex venait recommencer, me frappant pour me faire taire.

Mes parents faisaient mines d’ignorer mes coups bleus, jusqu’au jour ou je suis tombée enceinte, enceinte de mon propre frère. Quand je lui aie avoué, il m’a battue jusqu'à se que je tombe inconsciente la, on a du m’emmener à l’hôpital. Ma mère, devant le juge, jura que c’étais moi qui avais allumé mon frère, que depuis toute petite je ne faisais que cela allumer les hommes. Mon père, lui, se tut et se contenta de me regarder…Galadriel, le jumeau d’Alex prit ma défense, se fut le seul… »

J’avais parlée d’une voix extrêmement triste, lasse et peureuse, j’avais peur qu’il ne pose un jugement sur moi. Allait-il lui aussi croire que j’avais allumé mon frère ? Je sens une larme rouler sur ma joue, je ne prends pas la peine de la cacher, à quoi bon de toute façon pleurer était tellement normale pour moi. J’avais le cœur au bord des lèvres, j’avais envie de vomir en parlants de cette vie tellement dégoutante. Je pose doucement une main sur mon ventre, j’avais l’impression d’être un monstre, une bête de foire simplement.

Qu’allais-je faire ? Je n’avais plus personne, plus de famille, juste Mathéo mais ou était-il ? Pensait-il lui aussi que je n’étais qu’une trainée ? Sûrement…puis, peut-être que j’en suis une, peut-être que sens m’en rendre compte j’avais dragué mon frère…J’en venais à me rendre coupable moi-même, essayant de trouver des réponses à mes questions. Je n’osais plus regarder Ren, je fixais le sol, le cœur serrer, mes yeux bleus laissant des larmes s’échapper et s’écraser à mes pieds.